
Est-ce que les mères bénéficient de conseils sur le portage ?
Des réunions sont mises en place afin de les préparer aux différentes situations liées à la sortie de l’hôpital ou de la clinique. Cela concerne notamment le transport en voiture et le choix du porte-bébé, dont le prix varie de 30 à 100 euros ! Mais c’est vrai qu’il manque des fascicules sur le portage en lui-même, que l’on pourrait mettre à disposition des parents.
Comment enseignez-vous la bonne façon de porter son enfant aux puéricultrices et aux mamans ?
Je donne un cours spécifique sur les différentes techniques de portage de l’enfant, qui concerne les personnes susceptibles de porter un enfant (nounou, puéricultrice, parent).
Lorsque l’enfant vient de naître, le mieux est de le porter sur le côté, dans ses bras, c’est la technique du berceau. Le nourrisson aime également être porté face à soi : il est placé sur le ventre du porteur en appui sur ses fesses et ses cuisses.
Lorsque l’enfant tient sa tête et a le dos suffisamment costaud (autour de 8 mois), vous pouvez le tenir assis sur la hanche : il peut regarder ce qui l’intéresse tout en gardant comme axe la personne qui le porte.
L’utilisation du porte-bébé dépend du tonus du petit : lorsqu’un bébé est tonique, le porte-bébé lui apporte davantage de liberté dans ses mouvements que l’écharpe.
Pour les plus grands, si ça reste ponctuel (pour consoler un enfant de 2 ans par exemple), les prendre dans ses bras n’est pas un problème. A 18 mois, le bébé peut aussi être porté sur les épaules, pas plus d’une demi-heure car ça devient vite fatiguant.
Et puis je m’adapte au type de public. Avec des Africaines, je leur demande de nous montrer le portage sur le dos, technique applicable quels que soient l’âge et le tonus du bébé car il est assis sur le bassin du porteur, complètement calé sur le dos de ce dernier.
Quelle est la technique de portage que préfèrent les parents ?
Il n’y a pas de recette miracle, la bonne manière est celle qui correspond à ce qu’on veut faire à tel moment. Ainsi, lorsque le bébé présente des signes d’embarras gastrique, le mieux est de l’allonger à plat ventre sur un de nos bras. Pour le calmer, il aimera être bercé sur le côté. Dans le cas où il est inconsolable, la maman peut s’asseoir, les jambes relevées en appui sur une chaise par exemple, l’idée étant de caler l’enfant face à soi. Alors qu’il est positionné sur le dos contre nos jambes, il perçoit les vibrations de la voix ainsi que notre regard qui le rassurent.
Petit, je conseille qu’en poussette, dans un porte-bébé ou en écharpe, l’enfant conserve un contact visuel avec la personne qui s’occupe de lui. Des lumières fortes, un passant qui le frôle ou un bruit inhabituel représentent autant de facteurs de stress aussitôt atténués si le bébé reste face à soi.
Comment les pères reçoivent-ils ces conseils ?
Au début, les papas ont peur face à la petitesse de l’enfant mais très vite, ils deviennent souvent plus doux et maternels que certaines mamans.
Comment éviter le mal de dos ?
Au-delà de 6-7 kg, porter le bébé à l’avant fatigue le dos, déjà éprouvé durant la grossesse du côté des mères. N’hésitez pas à passer au portage sur le dos, à la manière africaine. Et à muscler votre dos, c’est très important !
Que ressent l’enfant lorsqu’il est porté ?
Sentir le rythme cardiaque, la respiration et les vibrations de la voix de la mère rassure le bébé car ça lui rappelle la vie fœtale. La chaleur et l’odeur de la mère (ou du père, ou de la personne référente en crèche) contribue aussi à son bien-être, surtout s’il est malade ou chagrin.
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