Télévision, ordinateur, jeux vidéo,… les écrans se multiplient dans la vie des petits ainsi que le temps que l’on y consacre. Alors, bien ou mal ? Michael Stora, psychologue et psychanalyste utilise les jeux vidéo dans son travail auprès d’adolescents et nous aide à débroussailler la question. Un article de Solène Pouillot.
Dans votre ouvrage Les écrans ça rend accro, vous ne condamnez pas ces écrans qui envahissent la vie de nos enfants. Pourquoi ?
"D’abord, il faut savoir que des recherches scientifiques parfaitement sérieuses apportent des résultats rassurants. En particulier outre-atlantique, Patricia Greenfield a mené les siennes pendant 15 ans et a montré que les jeux vidéo développaient des compétences cognitives : la spatialisation en 3D, le multitasking (accomplir plusieurs tâches en même temps) et l’intelligence déductive.Au fond, le jeu vidéo bouleverse notre rapport au savoir. On n’est plus dans la position hypothético-déductive habituelle. Là, c’est en jouant que l’on apprend et c’est dur.D’ailleurs, l’Observatoire Gulli a montré que des enfants ayant joué une heure à la console avait besoin de se reposer… éventuellement devant la télévision. L’exigence de concentration n’est plus du tout la même évidemment.
Et puis, le jeu vidéo n’est pas le lieu de décharge ni le punching-ball que l’on croit. En jouant on apprend à ne pas être dans le « Tout et tout de suite ». Le jeu vidéo est un lieu de persévérance."
Comment expliquer la défiance des parents vis à vis des jeux vidéo ?
"Plusieurs raisons peuvent l’expliquer : d’abord, la plupart n’a pas connu ce jouet dans sa propre enfance. Il est alors impossible pour le parent de s’identifier et comprendre le plaisir que l’on y trouve.J’irais même plus loin en évoquant une certaine jalousie parentale : nos filles jouent à « shooter des zombies », ce n’était pas envisageable quand leur mère était enfant.
Bientôt même, devrait sortir un jeu où l’on pourra supprimer les Princes Charmants ! Nos enfants n’ont pas de problème avec ça. L’enfant a une nouvelle liberté que n’ont pas connue ses parents.
D’autre part, l’adulte sacralise son rapport aux images diffusées par la télévision. Or les jeux vidéo sont une contre-culture de la télévision et des images idéales dont rêvent les parents pour leurs enfants. Voyez les jeux de rôle à la Tolkien avec des personnages très symboliques. Le choix de l’avatar par l’enfant va être très révélateur. Pour l’adulte, c’est troublant."
Quels repères donner aux parents en conflit avec leurs enfants sur le sujet ?
"Les jeux vidéo sont devenus un nouvel enjeu d’autorité. Or les conflits naissent des erreurs faites par méconnaissance. Ainsi, on sait prendre le temps de négocier l’heure du bain à la fin du dessin animé, l’heure du coucher à la fin de l’histoire ou de tel chapitre. Mais les parents exigent de l’enfant d’éteindre sa console immédiatement, au beau milieu d’une action. Or il lui faut terminer sa mission ou au moins sauvegarder sa partie. Sinon on prend le risque d’affronter sa colère, laquelle est justifiée comme si l’on vous arrachait votre livre au beau milieu de la lecture d’une phrase...
Il est important aussi de prendre le temps de communiquer sur le jeu : de quoi s’agit-il ? Est-ce difficile ? etc. Voire même lorsque c’est possible ou quand le jeu se fait sur l’écran de la télévision, s’asseoir à ses côtés et observer. Ça peut être, en prime, passionnant !
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