La télévision, c’est mieux quand on en parle ! Telle est la campagne lancée par le CSA auprès des parents pour les encourager à « partager » avec leurs enfants la télévision. Patrice Huerre, pédopsychiatre et expert auprès du CSA, nous explique quelle attitude adopter avec nos enfants face aux écrans.
Bien choisir les programmes
Au fur et à mesure que l’enfant grandit, qu’il est amené à regarder la télévision, la question du choix des émissions se pose aux parents. A eux d’évaluer ce qu’ils acceptent que leur enfant regarde ou non. Cela suppose qu’ils aient regardé le programme au moins une fois avant de laisser l’enfant le visionner.
Encourager l’enfant à parler de ce qu’il a vu
Ensuite, il y a la reprise avec l’enfant de ce qu’il a pu voir, des réactions que ça a pu susciter en lui. Autrement dit, permettre à l’enfant de parler de ce rapport à l’image qu’il a pu avoir, pour ne pas le laisser seul avec d’éventuels impacts traumatiques dont il aurait honte de parler, parce qu’on ne l’aurait pas invité à le faire.
Prévenir l’enfant de ce qu’il peut voir
Il n’est pas possible d’être toujours avec ses enfants devant la télévision et donc de les accompagner au plus près de ce qu’ils voient. Il faut leur délivrer des messages préventifs. Que l’enfant ne soit pas surpris d’être confronté à des images violentes, à des images qu’il n’aurait pas choisies s’il avait pu le faire, pour qu’il ne s’enferme pas ensuite dans une espèce de bulle silencieuse. Autrement dit, il faut encourager l’enfant à parler de ce qu’il voit ou a vu ; lui dire « Il est fort probable qu’un jour tu vois quelque chose qui te bouleverse ou te choque. Dans ce cas, n’hésite pas à venir nous en parler, on ne te grondera pas ».
On sait par exemple, dans un autre registre, qu’un enfant sur deux en CM2 a déjà vu des images pornographiques sans forcément les avoir choisies. Les parents doivent avertir leur enfant qu’un jour où l’autre il assistera visuellement à des scènes qu’il n’a pas choisies et qu’il sera possible d’échanger à ce sujet plutôt que d’en éprouver de la honte dans son coin.
Faire exprimer à l’enfant ses émotions
Il est très important d’ouvrir la porte à des discussions ultérieures, de faire en sorte que l’enfant exprime son ressenti. Lui demander « Qu’est-ce que tu as éprouvé lorsque tu as vu cette image ? » Il faut qu’un lien puisse s’établir entre ce que l’enfant a vu et se souvient consciemment et les émotions qui ont été accrochées à ces images. Les parents peuvent faciliter l’instauration de ce lien dans le dialogue avec leur enfant. Et si l’enfant est assez jeune, il peut essayer de transmettre à ses parents ce qu’il a pu éprouver par des dessins ou des réalisations en pâte à modeler.
Limiter le temps passé devant la télé, est-ce possible ?
Le temps passé devant la télévision ne peut être mesuré ainsi : il y aurait un temps qui serait prescrit et au-delà, ce serait dangereux. Je pense que ça dépend des enfants. Le problème réside plutôt dans l’équilibre à trouver entre les écrans et d’autres domaines d’investissement.
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