Devenir grand-parent c'est devenir des passeurs d'histoires...

Devenir grand-parent c'est devenir des passeurs d'histoires...
Devenir grand-parent c'est devenir des passeurs d'histoires... - Crédit Cheryl Winn Boujnida / Unsplash
Témoins du temps passé, mémoire des anecdotes et histoires de famille, dépositaires des photos d'aïeuls, parfois encore propriétaire de la maison de famille… les grands-parents détiennent aux yeux de leurs petits-enfants une source incroyable de savoir entre mystère et sagesse. On vous en dit plus !



Le passé est présent
"Souvent dernier échelon visible de la chaîne des générations, les grands-parents en sont la mémoire. Ils savent dire qui est sur cette vieille photo et, à cette occasion, vont pouvoir raconter l’histoire, parler de la maison derrière les personnages et rappeler le nom du chien*."  

Ils sont également les témoins de la grande Histoire, celle de leur époque, celle vécue par leurs propres parents et grands-parents. L’histoire du XXe siècle, de ses deux guerres, de l’émancipation des femmes, de la révolution technologique, de l’époque sans portable – « Oui, oui, ce truc bizarre avec un cadran qui tourne, c’est bien un téléphone ! »

Ces « figures » du souvenir sont enfin des « fabriques » à souvenirs lors de ces folles journées d’été chez les grands-parents avec tous les cousins, ces raids chocolatés organisés dans le jardin de Mamie les jours de Pâques, ces fêtes de fin d’année tous rassemblés et les générations mélangées… Racines des origines, mais aussi derniers remparts avant l’oubli, les grands-parents sont des « symboles incarnés ».



Élucider le transgénérationnel
Aussi mystérieux que cela puisse paraître, un enfant peut souffrir d’événements qu’il n’a pas vécus lui-même mais qui peuvent remonter sur plusieurs générations. Comme l’explique Danièle Flaumenbaum, cacher à son enfant ou petit-enfant la vérité de son histoire familiale « sous prétexte de ne pas (le) blesser […] ou parce qu’on a toujours honte, est une erreur ». Et ce, « non pas au nom de la vérité et du refus moral du mensonge », mais parce que ce que l’on tait, ces traumatismes du passé (enfant illégitime, mort violente d’un aïeul, double vie, père inconnu, prison…) passés sous silence parce que trop douloureux ou honteux se transmettent malgré tout, d’inconscient à inconscient. L’enfant « sait sans savoir », il « sent que quelque chose cloche, qu’il y a de l’incohérence », il ressent les silences, les regards muets. Lui dire la vérité, mettre des mots sur un secret de famille, « c’est lui donner une cohérence entre ce qu’on lui dit, ce qu’il entend et ce qu’il ressent ». Un dialogue essentiel si l’on veut éviter un jour que ces fantômes viennent le hanter.

*Étienne Choppy et Hélène Lotthé-Covo





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