Une pédiatre et un psychologue scolaire livrent quelques clés, pour aider les parents à échanger avec leurs enfants sur la maladie chronique de l’un d’entre eux.
Les conseils de Marion Pothin, pédiatre :
- « Ne cachez pas la maladie »
« Ne cachez pas la maladie aux frères et sœurs de votre enfant malade. Dites les choses, expliquez-leur qu’effectivement, votre enfant autiste, par exemple, prends plus souvent la voiture, ne va pas toujours à l’école etc. »
- « Faites appel à son entourage »
« N’hésitez pas à faire appel à votre “réseau” : la famille, les amis, mais aussi un groupe religieux ou une équipe de foot ! C’est important pour les enfants, comme pour les parents. Parfois, la famille peut être “attristante”, il faut donc utiliser des soupapes, pour compléter les besoins d’affection et de reconnaissance du reste de la fratrie. »
- « Tentez l’hypnose pédiatrique »
« Je conseille souvent l’hypnose pédiatrique. Il s’agit d’utiliser le vécu de l’enfant et de le mettre en scène via une histoire, pour rendre acceptable la maladie, qu’il s’agisse de l’enfant, de son frère ou de sa sœur ».
Les conseils de Pierre Bastien, psychologue scolaire :
- « La priorité, ce sont les enfants, malades ou pas »
« Quand votre enfant est malade ou handicapé, la priorité ce sont les enfants, malades ou pas. On constate très souvent dans des cas de ce type ou dans des cas d'agression que celui qui conserve le plus de séquelles psychologiques, celui ou celle qui ressent le plus durement le choc, n'est pas la victime directe mais son frère ou sa sœur. »
- « Expliquez-leur plutôt que de vouloir les rassurer à tout prix »
« L’une des réponses que l’on a tendance à privilégier, c’est de rassurer. Or, l'objectif n'est pas toujours de rassurer parce que parfois ce n'est pas possible ou alors ce serait un mensonge. La conséquence de ce mensonge est que l’enfant serait en décalage émotionnel avec ses parents. L'enfant n'y comprend plus rien. Donc pour rassurer l’enfant, vos propos doivent bien correspondre à la réalité, c'est-à-dire expliquer le présent (il a de la fièvre, il délire ...) en mettant des mots à la portée de l'enfant. Donnez aussi des repères pour ce qui va se passer, demain, dans une semaine, un mois, etc. »
- « Ménagez du temps aux enfants non-malades »
« Il est essentiel que la vie de l'enfant non-malade ne tourne pas que autour du malade. Les parents, et toute la famille (grands-parents, oncles, tantes, amis) doivent lui ménager des temps à lui: cinéma, week-end, petites vacances. L'idée n'est pas d'éloigner l'enfant mais bien de lui permettre de vivre sa vie. »
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