La question des origines revient souvent quand l’enfant adopté cherche à connaître d’où il vient. Julie a adopté deux enfants et nous livre quelques conseils pour se préparer au mieux aux interrogations de votre enfant.
« Tout s’est fait naturellement »
Le témoignage de Julie : « C’est difficile de répondre à la question "Comment répond-on à un enfant qui cherche d'où il vient ?" Mes deux enfants ne se sont pas comportés de la même façon, et leurs questions ont été différentes à 4 ans, 6 ou 12. Avec le recul, il me semble qu'ils n’ont pas posé beaucoup de questions, mis à part sur ce que nous leur avions raconté : comment nous étions allés les chercher, comment nous les avions adoptés, etc. Nous n’avons pas devancé leurs questions en leur martelant régulièrement les causes et les circonstances de leur adoption. Tout s’est fait naturellement, à vrai dire. »
« C’était comme s’ils ne se posaient pas de question sur l’avant adoption »
Le témoignage de Julie : « Pendant un certain temps, quand ils étaient encore petits, les enfants ont même cru qu’adopter était la manière « normale » d’avoir un enfant. Et nous ne nous en sommes pas rendu compte tout de suite. C’était comme s’ils ne s’interrogeaient pas sur ce qui, dans leur vie, avait précédé l’adoption. Je dis bien "comme si" car comment savoir vraiment ce qui se passe dans la tête d'un enfant ? Il y a eu quelques questions plus complexes comme : Est-ce que j’étais dans ton ventre ? Pourquoi est-ce que je ne suis pas exactement de la même couleur que toi ? A ces questions, nous avons répondu en disant la vérité, sans le moindre mensonge : c’est ce qu’il y a de plus simple et de plus juste, sur le moment mais aussi pour la suite. La vérité est toujours plus acceptable que le mensonge ou le silence : il n’y avait rien de répréhensible dans ces adoptions, donc rien à cacher. »
« Les aider dans leurs démarches »
Le témoignage de Julie : « Quand les enfants ont grandi, nous avons mesuré à quel point nous avions bien fait de répondre sincèrement et honnêtement à leurs questions. Nous ne savions pas grand chose de leurs familles. Par exemple, nous n’avons pas rencontré leurs mères biologiques et nous ne savions d’elles que ce qui figurait dans leur déclaration d’abandon : leur nom, leur âge, la ville où elles habitaient. Quand ils ont été un peu grands, nous leur avons dit que, s’ils souhaitaient rechercher leur famille ou leur mère biologique, ils devraient attendre d’avoir 18 ans, parce que c'était la loi, et que nous les aiderions s’ils le souhaitaient. Donc, aux questions sur les origines, on répond comme on peut, sincèrement, en essayant de trouver les mots pour ne pas blesser plus que la réalité, surtout quand les questions sont de celles qui font mal. »
Comment avez-vous abordé les questions des origines avec votre enfant ? Quels conseils avez-vous à donner aux parents ou aux futurs aspirants à l’adoption ? Dites-le nous en commentaire.