Une grossesse compliquée
Avant d’être enceinte, j’idéalisais complètement la grossesse, à l’instar de ce que l’on peut lire dans les magazines spécialisés. Sauf que dès le lendemain du jour où j’ai découvert que j’allais devenir maman pour la première fois, les choses se sont un peu compliquées… J’ai d’abord cru que j’allais perdre mon bébé, puis quelques semaines après, j’ai dû arrêter de travailler, car celui-ci ne grossissait pas assez.
L’onde de bonheur qui m’avait envahie était souvent balayée par de très fortes angoisses. Ma grossesse était rythmée par les visites chez mon gynécologue, mon échographe ou le laboratoire pour les prises de sang. Les aspects médicaux avaient pris totalement le dessus sur le reste et on ne n’évoquait plus mon futur bébé qu’en des termes savants… Chaque visite était l’occasion de nouvelles crises de larmes. L’attention se focalisait sur les « potentiels éventuels » problèmes de mon bébé et jamais sur notre bien être à tous les deux.
1ère rencontre avec Elodie, ma sage-femme
C’est donc avec impatience que j’attendais mon premier rendez-vous chez la sage femme. Ma sœur m’avait conseillé de suivre les cours de préparation à l’accouchement chez une sage femme plutôt qu’à l’hôpital, où les cours étaient surchargés. J’ai donc pris rendez-vous pour commencer un mois et demi plus tard. Ce premier cours fut un véritable tournant dans ma grossesse. Tout d’abord, Elodie – la sage femme – s’adressait à moi en tant que maman et non en tant que patiente. Ensuite, le simple fait de parler de l’accouchement rendait concret la naissance prochaine de mon bébé.
Aucune question taboue
Nous étions deux mamans à suivre simultanément ces cours, et le fait d’être en tout petit groupe favorisait les échanges. Au-delà des sujets « traditionnels » : mieux comprendre le mécanisme de l’accouchement, quand partir à la maternité, comment respirer etc, toutes les questions pouvaient être posées – même les plus gênantes : épilation, pudeur… Et l’air de rien, ces questions, on se les pose toutes ! Ma sage-femme m’a rassurée à la fois sur les aspects médicaux liés à l’accouchement, sans jamais remettre en cause mon médecin, et elle a également endossé le costume de confidente en me faisant partager son expérience.
La préparation à l’accouchement à l’épreuve du réel !
5 heures du matin le jour J, je ressens mes premières contractions. Je n’en avais encore jamais eues. Je relis mes notes pour vérifier que les symptômes sont les bons, et j’applique avec soin les conseils de respiration… Mon mari dort comme un bienheureux à mes côtés. 8 heures, nous partons à la maternité, je suis convaincue que c’est le moment. J’arrive à l’hôpital, on me félicite pour mon sens de la ponctualité, je suis venue pile au moment où c’était nécessaire – je suis hyper fière ! Installation en salle de travail, pose de la péridurale, perçage de la poche des eaux, je suis super détendue et nullement étonnée de la façon dont se déroulent les choses. J’ai à portée de main mon fameux carnet de notes et je n’hésite pas à aller jeter un œil en cas de doute. Par exemple, on me dit que le liquide amniotique est teinté et qu’il faudra aspirer les bronches de mon bébé dès son expulsion – je sais déjà que cela peut arriver et que ce n’est pas grave – je ne m’inquiète pas et je me prépare à l’idée de ne pas avoir mon bébé tout de suite contre moi.
Le moment de la naissance d’Honorine arrive enfin. Je suis les conseils de ma sage femme pour bien respirer et pousser. Elle est là en 3 contractions, en pleine forme. Le bonheur absolu !
Dès le retour dans ma chambre, j’envoie un texto à Elodie pour lui annoncer la nouvelle… Comme à une amie…